Espèces à statut

Espèces bénéficiant d'un statut règlementaire présentes en Limousin

Maculinea alcon

Statut règlementaire

Arrêté du 23 avril 2007 : Article 3.


Biologie - écologie

La femelle pond ses œufs sur les boutons floraux de la Gentiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe). Lorsqu'elle sort de l'œuf, la chenille creuse directement un tunnel vers l’intérieur du bouton. Elle vit dans les ovaires de la fleur durant les deux premiers stades de développement et y consomme les graines. Puis elle se laissera tomber au sol avant de se faire adopter par une fourmi du genre Myrmica (M. ruginodis ou M. scabrinodis). La suite du développement de la chenille a lieu dans la fourmilière où elle passera l’hiver. La chenille est nourrie par les fourmis (régurgitations le plus souvent, parfois proies, larves de fourmis). En échange, la chenille sécrète un liquide par des glandes spécialisées dont les fourmis sont avides. De plus ce nettoyage évite le développement de moisissures sur les chenilles. Le papillon émergera de la fourmilière au cours de l’année suivante, tôt le matin pour éviter l’attaque des fourmis. Maculinea alcon est observé en une seule génération de fin juillet à août. Il butine de nombreuses espèces de plantes, en dehors de la Gentiane pneumonanthe, dont le fond de la fleur est inaccessible à la trompe du papillon. Les mâles parcourent activement l’habitat à la recherche de femelles. Ces dernières, rapidement fécondées, sont plus discrètes lors de la recherche de nectar et surtout de fleurs de Gentianes. En général le vol est lent, au ras de la végétation. L’Azuré des Mouillères fréquente les prairies humides, les landes humides, les molinions. La présence simultanée de G. pneumonanthe et de l’une des espèces de Myrmica citées ci-dessus sont obligatoires au cycle de ce papillon.


Répartition

Son aire de répartition est très fractionnée en Europe ; des colonies sont présentes en France, en Allemagne, en Europe centrale jusqu’en Sibérie. En France sa répartition est très morcelée essentiellement dans l’ouest, le centre et l’est du pays. En Limousin, seules dix stations isolées sont actuellement connues, à basse et à moyenne altitude. Cette espèce est protégée sur le territoire national par l’arrêté du 22 Juillet 1993 (J.O. du 24 septembre 1993). Elle est vulnérable en France et en Limousin selon les statuts de l’UICN (1990). Dans la plupart des pays l’espèce est en régression. L’espèce est menacée par l’assèchement de ses milieux ainsi que par le boisement (spontané ou non), le surpâturage, l’amendement, la transformation en prairie grasse.


Mesures conservatoires

La fauche tardive (à partir du mois d’octobre jusqu’au mois de mai), intermittente (tous les 3 ans par exemple), avec rotation et extraction du matériel de fauche est préconisée. Le pâturage est à exclure durant la période de floraison de la Gentiane pneumonanthe (juillet à début septembre). Le débroussaillement peut aider ponctuellement à la gestion de l’habitat. Le maintien ou la restauration des caractéristiques hydrologiques du milieu est indispensable. Si la survie de la Gentiane est compromise à moyen terme sur un site ou si sa densité reste trop limitée, d’autres mesures sont possibles. Un décapage par placettes de l’ordre du m² permet un ensemencement et une régénération de la population de Gentianes. Deux caractères limitent souvent, en Limousin, le maintien et/ou le développement de ce Papillon : l’assèchement (spontané ou non) de la lande et la trop forte densité de végétation, étouffant les pieds de Gentianes.